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Dans quatre mois auront lieu les élections...

dimanche 3 février 2019, par Pierre

Le problème des langues en Europe comme obstacle à la démocratie est occulté depuis trop longtemps. La forme démocratique des élections de nos représentants au Parlement européen ne doit pas masquer un problème majeur : l’absence de débat démocratique à l’échelle de l’Europe.

Dans quatre mois auront lieu les élections européennes du 26 mai 2019.

Les électeurs français, comme les électeurs européens en général, sont déçus de l’action, et souvent de l’inaction, des instances dirigeantes européennes. Ils ne savent plus quoi faire, et pensent que le vote du printemps prochain ne pourra pas servir à changer la gouvernance de l’Union européenne.

On dit et on écrit que l’Union européenne est la première puissance économique du monde, mais les électeurs se rendent bien compte que cette "grande puissance" est en fait très faible, incapable de prendre des décisions claires en accord avec la volonté du peuple européen.

La forme démocratique des élections de nos représentants au Parlement européen masque un problème majeur : l’absence de débat démocratique à l’échelle de l’Europe.

Si ce problème du débat démocratique ne vous intéresse pas, n’allez pas plus loin dans ce message.

Pour un vrai débat démocratique, il faut pouvoir parler ensemble ; parler, se faire des propositions, mais aussi des reproches, auxquels on peut répondre. Et pour pouvoir parler, il faut une langue commune.

  • Il y a quelques jours, le 25 janvier 2019, les députés grecs ont accepté, à une courte majorité, le changement de nom de leur voisin, la Macédoine du nord. Depuis des mois et des années, le mot « Macédoine » était un objet de discorde, et les projets de changement ou de maintien du nom « Macédoine » ont entraîné de nombreuses manifestations, avec de nombreux blessés.
  • La guerre du Donbass, qui a fait plus de 10 000 morts en Ukraine depuis 2014 a été déclenchée par la décision du Parlement d’Ukraine, le 23 février 2014, de retirer le statut de langue officielle au russe et à d’autres langues régionales. Bien sûr, les tensions existaient depuis longtemps. Bien sûr, ce n’est pas à l’intérieur de l’Union européenne, mais c’est quand même en Europe.

Le problème des langues en Europe comme obstacle à la démocratie est occulté depuis trop longtemps.

Le traité de Lisbonne, qui régit officiellement le fonctionnement de l’Union, indique pour tout citoyen "le droit de s’adresser aux institutions et aux organes consultatifs de l’Union dans l’une des langues des traités et de recevoir une réponse dans la même langue".

Vous savez bien que ce n’est pas vrai dans la pratique. Lorsqu’on veut communiquer avec l’administration de l’Union européenne, il faut le faire en anglais.

Lorsqu’on cherche des informations sur le site internet de la Commission européenne, ec.europa.eu, après la page d’accueil disponible dans diverses langues, on arrive vite à des pages uniquement en anglais.

Un exemple caricatural est lesite web de la Direction Générale de la Traduction qui indique "La direction générale de la traduction est chargée de traduire des documents pour la Commission européenne à partir des et vers les 24 langues officielles de l’Union européenne". Le 24 janvier 2019, le rapport annuel d’activité (2017) n’est disponible qu’en anglais, ainsi que le plan stratégique 2016-2020, de même que leplan de gestion (2018).

C’est impressionnant. Le budget de la Direction Générale de la Traduction est d’environ 20 millions d’euros par an, et les responsables ne trouvent pas les moyens de faire le rapport d’activité et le plan stratégique autrement qu’en anglais.

Une explication est peut-être sur la page 8 du rapport d’activité (en anglais) qui indique que le nombre de pages traduites a diminué de 7% entre 2016 et 2017. Alors que les domaines de compétences de l’UE deviennent de plus en plus vastes, elle traduit de moins en moins de documents.

Vous voyez le problème. Des millions d’Européens aussi perçoivent ce problème, mais ont du mal à l’exprimer. Ils pensent souvent que c’est de leur faute, parce qu’ils sont mauvais en anglais, et qu’ils n’ont qu’à se taire et à envoyer leurs enfants faire des stages linguistiques outre-Manche, et que peut-être leurs enfants, eux, arriveront mieux à faire entendre leur voix dans quelques dizaines d’années....

Mais les problèmes de l’Union européenne ne peuvent pas attendre cinquante ans pour être résolus. C’est maintenant qu’il faut agir, qu’il faut parler ensemble pour trouver les meilleures (ou les moins mauvaises) solutions aux problèmes importants : réchauffement climatique, inégalités, innovations technologiques, migrations, etc. Quel monde voulons-nous ?

C’est maintenant qu’il nous faut un débat démocratique dans une langue commune et équitable, permettant à chacun de s’exprimer clairement et de comprendre les autres.

Si vous avez eu le courage de lire jusqu’ici, sachez que vous n’êtes pas seul(e). Nous pouvons peut-être encore faire quelque chose ensemble pour l’Union européenne.

Depuis une quinzaine d’années existe le mouvement Europe-Démocratie-Espéranto, dans divers pays européens, et en particulier en France.Ce mouvement a pour but, comme son nom l’indique, de promouvoir la démocratie en Europe au moyen de la langue internationale Espéranto. Au niveau national, ses membres peuvent être soit de droite, soit de gauche, soit d’aucune tendance politique nette, mais ce qui les rassemble est la conviction qu’on ne peut pas vouloir un fonctionnement démocratique de l’Union européenne sans pouvoir débattre librement dans une langue commune. Débattre en anglais, c’est parfois possible, mais souvent difficile à cause de la difficulté de la langue, et du niveau très variable selon les citoyens. L’espéranto est beaucoup plus facile, sans exceptions ni verbes irréguliers, s’apprend beaucoup plus vite, et surtout est une langue équitable : tous les européens sont à égalité, quelle que soit leur langue de naissance.
Pour en savoir plus sur l’espéranto, cherchez sur Internet, et faites-vous votre opinion par vous-même.
Pour en savoir plus sur Europe-Démocratie-Espéranto, vous pouvez consulter l’article de Wikipedia, ou bien consulter notre site français ou notre site européen .

Pour que les citoyen(ne)s européen(ne)s puissent exprimer leur souhait d’un vrai débat démocratique en Europe, nous allons présenter des listes de candidats le 26 mai prochain.

Si ce projet vous plaît, si vous voulez faire entendre votre voix au niveau de l’Europe (mais aussi écouter les voix des autres), vous pouvez participer à l’entreprise.

  1. D’une part, si vous êtes électeur ou électrice en France, vous pouvez faire partie de notre liste de candidats. Vous pouvez aussi être notre correspondant local : contact avec les commissions électorales départementales, contact avec les bureaux de vote, contact avec la presse locale, affichage, organisation de réunions, etc. Envoyez-nous vos propositions à contact@e-d-e.fr.
  • D’autre part aider financièrement, en envoyant votre chèque (à l’ordre de AF-EDE France) à Europe Démocratie Espéranto, AF-EDE-France, 98 rue Michel-Ange, 75016 PARIS. Comme pour tous les dons aux partis politiques, ils donnent droit à une réduction de 66% de l’impôt sur le revenu. Un don de 100 euros permet d’imprimer 10 000 bulletins de vote ou 10 000 circulaires.
  • Enfin, et c’est le plus important, en parlant autour de vous du blocage de la démocratie par le problème des langues dans l’Union européenne. Parlez à vos voisins ou à votre famille, transmettez ce courrier électronique, éventuellement en le critiquant : le débat démocratique européen, cela doit commencer avec ses proches.

N’hésitez pas à nous envoyer vos propositions et critiques constructives à contact@e-d-e.fr
Et, éventuellement, votez pour notre liste le dimanche 26 mai : cela nous fera plaisir, mais ce n’est pas l’essentiel.

Pierre Dieumegard, président de Europe-Démocratie-Espéranto (France)

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