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Espéranto et BRICS
lundi 16 septembre 2024, par
Les BRICS aussi s’intéressent à l’espéranto.
Le numéro 50 de la revue Irana Esperantisto propose une thématique “Espéranto et BRICS”. Les articles sont disponibles en espéranto et en perse.
Le numéro 50 publie notamment un appel aux dirigeants des BRCIS lors du sommet de Kazan, Russie, 22-24 octobre 2024, pour l’adoption de l’espéranto langue commune des BRICS.
En complément, nous vous proposons ci-après la traduction en français de l’article de Renato Corsetti “Deangligo same efika kiel dedolarigo” (La désanglisation aussi efficace que la dédollarisation).
Veuillez noter que le contenu des articles de Irana Esperantisto et la présente traduction n’engagent pas notre mouvement dont l’objectif est la démocratie linguistique avec l’espéranto langue commune de l’Europe.
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La désanglisation aussi efficace que la dédollarisation
Les pays du groupe, nommé BRICS en quelques langues, œuvrent pour un monde multipolaire, autrement dit pour s’affranchir de la situation actuelle où des puissances hégémoniques tentent de contraindre le monde au suivisme militaire, économique, politique et dans les organisations internationales.
À juste titre, on tente aujourd’hui de s’affranchir du chantage économique lié à l’usage du dollar étasunien dans le commerce international et cette action est notoirement connue sous le nom de « dédollarisation ». Espérons que cela progresse lentement mais sûrement.
Cependant il existe un autre outil de la domination des États-Unis qui mérite également d’être combattu. Que celui qui n’a jamais regardé une émission de télévision traduite de l’anglais ou qui n’a jamais lu un livre écrit originellement en anglais, lève la main.
Déjà en l’an 1492, Antonio de Nebrija, le premier auteur européen d’une grammaire de l’une des langues modernes, l’espagnol, écrivait dans la préface : « siempre la lengua fue compañera del imperio » (de tout temps la langue accompagne l’empire). Cela est toujours vrai aujourd’hui et le monde unipolaire conduit par les États-Unis utilise l’anglais dans son empire.
Cette situation a bien sûr d’énormes avantages pour les États-Unis et les autres pays anglophones : des avantages économiques (enseignants, matériels pédagogiques, etc.) et culturels car avec la langue on présente insidieusement les valeurs de sa propre société, le libéralisme, la concurrence sauvage, la dévalorisation des besoins des plus faibles, la justification de pratiques commerciales déloyales avec d’autres pays, etc. Cela, nous le savons bien. Avec la langue, on tente de nous inculquer une certaine conception du monde et des relations humaines.
Mais voulons-nous vraiment d’un tel impérialisme culturel dans un monde multipolaire ? Si nous abandonnions l’anglais, cela serait un coup contre la propagande impérialiste, cela libérerait toutes les langues et cultures pour une interaction pleine et entière entre elles et les BRICS se connaîtraient mieux. Imaginons si les cours de langue et culture anglo-saxonnes aujourd’hui imposés dans les écoles des BRICS étaient remplacés par un enseignement à la diversité ruse, chinoise, hindoue, arable, perse, etc.
Resterait le problème de la langue pour la communication entre les BRICS. Lorsqu’il n’est pas possible d’utiliser directement la langue du partenaire, la solution la plus naturelle, la plus neutre et la plus compatible avec les valeurs des BRICS est l’usage de la langue internationale espéranto, autrefois bloqué par la France à la Société des Nations (SDN) pour des considérations impérialistes (années 1920) et aujourd’hui bloqué de fait par l’impérialisme étasunien.
Abandonner l’anglais ne coûte rien mais apporte des économies et restaure l’égalité et la dignité de tous. Imaginez les réunions du groupe des BRICS, où chacun pourra parler sa propre langue ou utiliser la langue internationale neutre espéranto.
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Article rédigé originellement en espéranto pour la revue Irana Esperantisto (n°50) par Renato Corsetti, membre de l’académie d’espéranto depuis 1998 et président de l’association mondiale d’espéranto (UEA) de 2001 à 2007.
Traduction : Didier Janot / Relecture : Adjévi Adjé (Togo)
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