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L’irrigation dans l’enseignement n’est pas plus efficace que le ruissellement en économie
jeudi 5 janvier 2023, par
Ce plan de renforcement de l’apprentissage de l’anglais et des autres langues vivantes est ambitieux : d’ici 2025, passer de 50 % à 80 % la proportion d’élèves de 3e qui atteignent le niveau requis en anglais (A2). Cela signifie une augmentation de 60 % en trois ans seulement. On peut souhaiter bon courage aux élèves et aux professeurs pour un tel bachotage.
Suite auxrésultats décevants du test Ev@lang des collégiens au printemps 2022, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Pap Ndiaye a annoncé fin décembre 2022 un plan de renforcement de l’apprentissage de l’anglais et des autres langues vivantes.
Ce plan est ambitieux : d’ici 2025, passer de 50 % à 80 % la proportion d’élèves de 3e qui atteignent le niveau requis en anglais (A2). Cela signifie une augmentation de 60 % en trois ans seulement. On peut souhaiterbon courage aux élèves et aux professeurs pour un tel bachotage.
Le plus inquiétant est que ce plan de renforcement de l’anglais est indiqué comme devant agir positivement sur les compétences des collégiens dans les autres langues. La circulaire ministérielle ne décrit que des actions en faveur de l’anglais, mais se termine par un alinéa « Un suivi national assuré par la Dgesco et l’IGÉSR vérifie que l’anglais bénéficie d’une attention territoriale particulière, notamment à l’école et au collège pour garantir le niveau attendu en 2025. Cette mobilisation attendue par les familles contribuera à améliorer le niveau général dans toutes les langues vivantes ».
L’emploi du verbe au futur « contribuera » est inquiétant, parce que diverses études montrent une indépendance entre le niveau atteint pour les deux langues enseignées, comme le rapport Taylor-Manès de 2018, voire une relation inverse comme l’étude CEDRE de 2017 : la pression mise pour l’enseignement d’une langue n’améliore pas l’apprentissage d’une autre langue, au contraire.
En réalité, on peut craindre que cet effort demandé pour l’anglais aboutisse à une baisse de résultats dans les autres matières fondamentales telles que le français ou les mathématiques, alors que les services ministériels ont bien montré que le niveau diminuait au fil des ans.
L’anglais est une langue aussi confuse que le français, pour des raisons différentes. Il n’est pas raisonnable de vouloir « en même temps » remonter le niveau des élèves en français, en mathématiques et en sciences, et leur enseigner une langue aussi difficile que l’anglais.
Europe-Démocratie-Espéranto renouvelle son appel à la raison : pour structurer efficacement la pensée des élèves d’école élémentaire, il faut commencer par une langue simple, régulière et précise, il faut commencer par l’espéranto. Des ressources pédagogiques expérimentées dans d’autres pays de l’Union européenne existent déjà.
Ensuite, au collège et au lycée, ce sera plus facile d’apprendre d’autres langues, dont l’anglais, comme le demande la stratégie officielle de l’Union européenne « deux langues en plus de sa langue maternelle ».
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