On raconte à la télé et dans les journaux que les Français sont mauvais en langues étrangères et en particulier en anglais. Ce stéréotype est tel que lorsqu’on cherche sur internet dans un moteur de recherche "Les Français et les langues étrangères" ou "Les Français et l’anglais", on obtient uniquement des réponses dont le titre est "Les Français toujours nuls en anglais", ou des titres voisins.
L’appareil de l’Education Nationale, du ministre aux enseignants de base, fait ce qu’il peut. Régulièrement des rapports sont remis au ministre, qui prend de grandes décisions, augmente le nombre d’heures d’enseignement, dépense l’argent public, mais sans résultat manifeste. Les parents envoient leurs enfants en séjours linguistiques, leur payent des leçons particulières, avec des résultats variables.
Pour mieux comprendre la situation, sans se prendre la tête, on peut regarder la vidéo de Linguisticae : Les français ont-ils un problème avec l’anglais ?.
Avec quelques efforts intellectuels de plus, pour mieux comprendre la situation, et essayer de l’améliorer par des voies qui n’ont pas encore été explorées par l’appareil de l’Education Nationale française, on peut lire le document "Propositions alternatives pour une meilleure maîtrise des langues vivantes étrangères", fondé sur l’analyse des rapports officiels.
Il montre, à partir de ces rapports officiels, que la situation est bien différente des proclamations ministérielles :
1) Les compétences linguistiques obtenues par les élèves ne sont pas à la hauteur des investissements faits par la collectivité.
2) L’enseignement précoce (début de la scolarité primaire ou maternelle) d’une langue étrangère n’apporte pas d’avantage par rapport à l’enseignement plus tardif (fin de la scolarité primaire, ou début de la scolarité secondaire)
3) Il n’y a pas de relation entre les performances des élèves dans la première langue étrangère (l’anglais en dehors du Royaume-Uni) et leurs performances dans une deuxième langue étrangère.
Et les propositions sont plus innovantes que les directives ministérielles : utiliser l’espéranto comme marchepied pour faciliter l’étude ultérieure des langues étrangères nationales ou régionales.