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Il y a cent ans, en 1914, l’enchaînement de la guerre...
lundi 28 juillet 2014, par
L’été 2014 est tranquille en Europe occidentale, et les conflits du voisinage ne troublent pas les vacances.
Il y a cent ans, l’été 1914 s’annonçait aussi très tranquille.
Le 28 juin 1914, dans le Sud-est de l’Europe, avait eu lieu un fait divers, regretté par tous les gouvernements : l’assassinat de l’héritier du trône de l’Autriche-Hongrie, à Sarajevo, en Bosnie.
A l’époque, la « double monarchie », l’empire d’Autriche-Hongrie, était un État parmi les plus vastes et les plus peuplés d’Europe, avec une vie intellectuelle intense, et de nombreux scientifiques, écrivains, musiciens.... Gregor Mendel, le fondateur de la génétique, y avait vécu, de même que Sigmund Freud, Bedřich Smetana ou la famille Strauss. Le médecin Zamenhof y a effectué sa spécialisation en ophtalmologie.
Pourtant, cet empire était fragile, en particulier à cause de la diversité des langues. La langue officielle de l’administration était l’allemand, mais les personnes de langue allemande ne constituaient qu’une minorité des habitants. L’autre langue majeure était le hongrois, mais près de la moitié des habitants parlaient une langue slave : tchèque, slovaque, croate, etc.
Cette diversité des peuples coexistant dans un même État était la cause de la faiblesse de l’État en question, faiblesse militaire, mais aussi faiblesse politique. L’attentat qui a coûté la vie à l’archiduc François-Ferdinand a été réalisé par des personnes voulant la séparation des peuples slaves par rapport au gouvernement central, et d’autres tendances séparatistes étaient à l’oeuvre dans d’autres régions de l’empire : les peuples ne se reconnaissaient pas dans le gouvernement central.
L’empire d’Autriche-Hongrie n’a pas résisté à la crise majeure qu’a été la Grande Guerre.
Dans une certaine mesure, la situation actuelle de l’Union européenne lui est semblable. Les dernières élections du 26 mai dernier ont montré que les peuples européens se défient de l’administration centrale bruxelloise, qui parle anglais, une langue étrangère à la majorité d’entre eux.
Malgré ses 500 millions d’habitants, parmi les plus riches de la planète, l’Union européenne est une structure très fragile. Le débat démocratique est impossible à l’échelle de l’Union européenne, parce qu’il n’y a pas de langue commune pour que tous les européens puissent parler entre eux et débattre de leur avenir.
L’administration centrale fonctionne en anglais, sans pouvoir échanger avec ses administrés de base. Les sites web de la Commission européenne sont très majoritairement en anglais, ce qui empêche les rétroactions nécessaires à tout système stable. Les citoyens ne comprennent pas l’administration bruxelloise, qui ne comprend pas les citoyens.
Europe-Démocratie-Espéranto est un mouvement au niveau de l’ensemble de l’Union européenne. Grâce à la langue internationale Espéranto, les débats sont possibles entre européens de langues différentes, de façon équitable. Nous continuerons à oeuvrer pour un véritable débat démocratique européen, condition nécessaire à la construction d’un peuple européen, pour que l’Union européenne soit moins fragile que l’Autriche-Hongrie de 1914.
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