15 septembre, journée internationale de la démocratie : et le droit à l’information ?

Le 15 septembre, c’est la journée internationale de la démocratie (voir https://www.unesco.org/fr/days/democracy). Pour exercer son droit à la démocratie, il faut pouvoir être correctement informé. Dans l’Union européenne, ce droit à l’information n’est pas assez mis en oeuvre : un exemple est donné dans les sites internet de l’Union européenne.

La démocratie n’est pas un état stable, et peut évoluer négativement, non seulement par des prises de pouvoir violentes, mais aussi par la privation d’informations pertinentes qui permettraient des décisions éclairées.
C’est bien sûr le domaine de la désinformation, ce qu’on appelle parfois les « fakes news », ou « feknovaĵoj », ou « infox ». Mais c’est aussi l’action des gouvernants qui tordent les institutions en privant les citoyens de la possibilité de s’informer correctement.

« Il » y a plus d’un demi-siècle, Hannah Arendt le disait [1] : « Ce qui permet à une dictature totalitaire ou à toute autre dictature de régner, c’est que les gens ne sont pas informés ; comment pouvez-vous avoir une opinion si vous n’êtes pas informé ? Si tout le monde vous ment en permanence, la conséquence n’est pas que vous croyez les mensonges, mais plutôt que personne ne croit plus rien. … Et un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut plus se décider. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir, mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez alors faire ce que vous voulez. »

(film disponible aussi en https://europokune.eu/data/medias/2025/eurobarotrad_avidemux.mp4)

Voici un petit exemple de privation d’informations pertinentes dans l’Union européenne : les sondages Eurobaromètre qui pourraient nous permettre de savoir ce que pensent nos voisins :
- les images et fichiers pdf, qui contiennent les informations les plus marquantes, ne sont disponibles qu’en anglais, et ne sont pas utilisables par traduction automatique.
- le texte lui-même est traduisible par traduction automatique, mais avec de nombreuses formalités qui découragent les lecteurs normaux : boite de dialogue demandant l’acceptation d’une clause de non-responsabilité, puis une autre demandant un avis sur la traduction que l’on n’ a pas encore pu évaluer, puis un filtre antispam, puis un écran dont on ne sait pas comment sortir…

Comme disait Hannah Arendt : « Ce qui permet à une dictature totalitaire ou à toute autre dictature de régner, c’est que les gens ne sont pas informés ; comment pouvez-vous avoir une opinion si vous n’êtes pas informé ? »

Avec l’espéranto comme langue commune équitable, facile et précise, partageons les informations et les opinions.

[1] Entretien avec Roger Errera, sur la question du totalitarisme, 1974 de Hannah Arendt