Accueil > Documents > On parle de nous > Six candidats tourangeaux pour défendre l’espéranto !

Six candidats tourangeaux pour défendre l’espéranto !

Farhad Daneshmand, tête de la liste Europe Démocratie Espéranto pour la région, sur le marché de Veigné.

C’est du pays de Balzac et Rabelais, où l’on parle le mieux le français dit-on, que la liste européenne de l’espéranto organise sa campagne électorale.

Pas moins de six candidats sur les dix inscrits de la liste Europe Démocratie Espéranto, région Grand Centre, sont de la Touraine, dont leur chef de file, Farhad Daneshmand, courtier en assurances d’Esvres-sur Indre. L’espéranto, langue universelle, 15 millions de pratiquants dans le monde, 100.000 adeptes en France, est en terrain conquis dans cette Touraine où l’on parle le mieux la langue de Molière et Balzac, paraît-il. Les espérantistes ont beau jeu de dire que l’Europe a besoin d’eux, et surtout d’une unique « langue passerelle » pour se comprendre. Le Parlement de Bruxelles, en effet, compte plus de traducteurs (700) et d’interprètes (430) réunis que d’élus (785) car on y parle 24 langues officielles ! « L’espéranto n’est pas là pour remplacer les autres langues, mais pour permettre de communiquer au mieux, au-delà des pressions et réalités culturelles et politiques et pour échapper à la pensée unique. Avec l’espéranto, on pourrait ainsi économiser un milliard d’euros par an », explique l’Esvrien, ex-candidat aux municipales plutôt classé à gauche et dont les deux passions sont le tennis et la pêche à la ligne. Ce dernier parle de l’espéranto, créé en 1870, comme d’une « philosophie » à laquelle il adhère depuis peu, finalement. On peut apprendre cette langue en 150 heures chrono car elle ne compte que 17 règles de grammaire, sans aucune exception. Alors, pourquoi ne s’impose-t-elle pas à l’échelle au moins européenne ? « Car il n’y a pas de volonté politique », selon Farhad.

Les espérantistes s’engagent pour la deuxième fois dans une campagne européenne, s’appuyant sur un vrai parti. Avec de tout petits moyens. Financièrement, ils tirent la langue, si on ose dire ! « C’est de l’artisanat ! », concède Farhad Daneshmand. Les quatre associations d’espéranto locales les soutiennent.

Chaque candidat avance 6 à 700 € sur ses propres deniers pour alimenter un budget total de 6.000 €, dont 1.000 € de frais d’imprimerie, pas plus. Un millier d’affiches sont prévues, 20.000 prospectus, point.

Tout cela n’empêche pas les espérantistes de prendre langue sur les marchés de Veigné, du Puy-en-Velay ou de Clermont-Ferrand…

Olivier Pouvreau - La Nouvelle République