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Réponses à un journaliste

mardi 24 février 2009, par Emmanuel

Pouvez vous m’expliquer rapidement en quoi consiste votre mouvement politique ?

Notre mouvement est européen, c’est-à-dire qu’il existe d’abord pour faire des propositions qui concernent l’Europe. Notre mouvement est né du constat qu’une Europe où les européens ont du mal à communiquer, où ils ne peuvent pas s’organiser, où l’information ne circule que dans certaines langues dominantes, n’était pas viable. L’Europe a dépensé des milliards d’euros pour enseigner l’anglais à tous et ce, dès le plus jeune âge. Le résultat est que la communication internationale reste l’apanage d’une minorité, et que ce choix de l’anglais s’est fait au détriment de nombreuses autres langues comme l’allemand ou l’italien. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur les langues régionales ou les langues issues de l’immigration. On a l’impression que, parce que l’anglais serait indispensable, il faudrait faire une croix sur toutes les autres langues et leur culture. L’espéranto, parce qu’il s’apprend beaucoup plus rapidement que l’anglais, permet de sortir de ces schémas et de redonner une juste place à chaque langue.

C’est un mouvement politique à l’échelle de l’Europe. Qu’attendez vous de ce mouvement ?

Notre objectif est de lancer le débat en Europe sur la question de la communication entre citoyens. Pour nous qui pouvons communiquer et échanger d’égal à égal avec l’espéranto, nous nous posons la question : "Pourquoi empêcher les européens de communiquer ?"

Nous avions d’abord penser pouvoir facilement nous organiser au niveau européen mais malheureusement les règles de candidature aux élections ne sont pas les mêmes dans tous les pays. Même si notre réseau est européen, nous ne pourrons vraisemblablement être candidats qu’en France et en Allemagne. Pensez que pour être candidats en Italie ou en Pologne par exemple, il faut collecter environ 200 000 signatures de soutien pour être candidat. C’est autant que ce que l’UMP ou le PS comptent comme membres !

Les français ont l’air de se désintéresser des élection européennes. Comment arriverez vous à leur faire découvrir votre mouvement politique ?

Les taux de participation sont assez catastrophiques et cela ne concerne pas que les Français. On peut s’étonner puisque ces élections respecte d’avantage la proportionnelle que bien d’autres.

Pour intéresser les européens, nous allons d’abord utiliser les idées de notre programme puisque nous proposons des idées totalement nouvelles et qui peuvent vraiment faire avancer l’Europe. Les européens sont favorables à l’idée d’une langue commune à condition qu’elle protège leurs langues. L’Europe a besoin de concret, c’est pourquoi nous voulons que les programmes d’échange européens soient étendus. Bien sûr, cela doit se faire en complément de plus de diversité linguistique dans les langues enseignées.
Nous ferons également des distributions des tracts dans les rues. La samedi 28 février, nous allons par exemple aider nos amis allemands à Kelh, une ville voisine de Strasbourg pour collecter des signatures en vue de leur candidature.

Que représente la politique européenne ? Ces élections sont-elles importantes ?

Les élections européennes sont très importantes car une grande partie de nos lois nationales découlent de décisions prises au sein du Parlement. Malheureusement, les débats qui se déroulent au sein du Parlement ne sont pas assez médiatisés. Il faut dire que la barrière des langues n’aide pas.

Y a-t-il de réels enjeux entres les partis pour cette élection européenne ?

Les enjeux sont surtout du côté des citoyens et de l’Europe.

Quel est votre sentiment en vue de ces prochaines élections ?

Au fur-et-à-mesure de la construction européenne, le débat est passé de "pour ou contre l’Europe ?" à "quelle Europe voulons-nous ?" La place est donc prête pour que chacun présente ses projets. La seule inquiétude que nous pourrions avoir, c’est sur la capacité des médias à relayer les projets et les idées nouvelles.

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