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Il serait temps que nos candidats-dirigeants prennent la politique linguistique au sérieux

dimanche 9 avril 2017, par Pierre

Communiqué du 9 avril 2017

Dans deux semaines, le dimanche 23 avril, les électeurs français devront choisir parmi 11 candidats pour la présidence de la République, et les électeurs sont perplexes.
Le Président de la République, "garant de l’indépendance nationale" d’après la Constitution, est responsable d’une grande partie de la politique étrangère, et en particulier des bonnes relations avec nos voisins de l’Union européenne, dont l’unité est souvent difficile à concilier avec la diversité.

La diversité de l’Union européenne réside notamment dans la diversité des langues, garantie officiellement par les textes fondamentaux de l’UE. Il serait donc normal que les candidats à la magistrature suprême fassent des propositions dans ce domaine, et aient un programme de politique linguistique par rapport à l’Union européenne : quelles langues faut-il utiliser, quelles langues enseigner, quelles langues promouvoir ou restreindre dans l’enseignement, dans les communications administratives, dans les relations entre les citoyens ?

Malheureusement, les candidats ne semblent pas conscients de leurs responsabilités, et leurs programmes, documents de campagne ou réponses aux questions ne contiennent rien, ou presque rien dans le domaine de la politique linguistique. Europe-Démocratie-Espéranto a demandé leurs projets dans ce domaine à tous les candidats (voir document joint), mais aucun n’a répondu précisément aux questions, beaucoup n’ont pas répondu du tout, et les quelques réponses étaient à côté des questions.

Europe-Démocratie-Espéranto affirme qu’une bonne partie des difficultés actuelles de l’Union européenne, et de la désaffection des peuples par rapport au projet européen, provient de l’impossibilité de communication directe entre les peuples à cause de l’absence d’une langue commune équitable permettant un débat démocratique direct à l’échelle de l’Union européenne. Tant que nos dirigeants n’en tiendront pas compte, la situation ne peut pas s’améliorer.

Dans quelques jours, nous commémorerons le centième anniversaire de la mort de L. L. Zamenhof , le 14 avril 1917. Deux ans auparavant, en 1915, dans l’Appel aux diplomates , il écrivait : "si dans les institutions publiques n’est utilisée qu’une seule langue nationale ou locale , cela n’est qu’une concession de la minorité à la majorité, et non un tribut humiliant de peuples dominés au peuple dominant.", et concluait par "Messieurs les diplomates ! Après cette terrible guerre d’extermination, qui a abaissé l’humanité plus bas que les bêtes les plus sauvages, l’Europe attend de vous la Paix. Elle n’attend pas une pacification provisoire, mais une paix constante, qui seule convient à la race humaine civilisée. Mais rappelez-vous, rappelez-vous, rappelez-vous que le seul moyen pour atteindre une telle paix est d’éliminer une fois pour toutes la cause principale des guerres, la séquelle barbare du temps le plus ancien d’avant la civilisation, la domination de certains peuples sur d’autres peuples."

Pour concilier l’unité de l’Europe dans sa diversité, pour permettre un débat démocratique dans l’Union européenne, pour pouvoir décider ensemble de notre avenir commun, il faut une langue commune équitable, c’est à dire une langue qui ne privilégie pas un peuple par rapport à d’autres peuples. Cette langue équitable, simple et précise, existe depuis cent trente ans : c’est la langue internationale Espéranto.

Quelle que soit la personne qui sera finalement élue, elle devra tenir compte de la réalité : l’impossibilité d’un débat démocratique dans l’Union européenne est une cause importante de la désaffection des peuples pour le projet européen.

Pierre Dieumegard, président de Europe-Démocratie-Espéranto

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